Transmission et installation La MSA veut s’engager pour le renouvellement des générations
Rappelant le défi colossal que représente le renouvellement des générations dans les exploitations agricoles, la MSA a assuré avoir son rôle à jouer pour faciliter les installations et encourager les transmissions, à l’occasion de ses journées nationales organisées les 4 et 5 novembre 2021 à Biarritz.
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« On a perdu encore ces dix dernières années 10 % des agricultrices et des agriculteurs », a rappelé Bertrand Coly, rédacteur du rapport pour le CESE (1) « Entre transmettre et s’installer, l’avenir de l’agriculture ! », et invité à la table-ronde « assurer la relève des agriculteurs » qui s’est déroulée le 5 novembre 2021, dans le cadre des journées nationales de la MSA, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
La problématique n’est pas nouvelle. « Pour autant, il y a aujourd’hui un enjeu un peu différent », estime-t-il. Au-delà de la question démographique et de l’occupation des territoires ruraux, il y a un risque de baisse de production : « Jusqu’à maintenant, la production des exploitations qui disparaissaient était transférée aux fermes voisines. Ça ne sera souvent plus le cas », alerte Bertrand Coly.
Refonder les outils à l’installation
« Aujourd’hui, 60 % des nouveaux installés n’empruntent pas le parcours à l’installation, constate Isabelle Coué, présidente de la MSA Porte de Bretagne et porte-parole du groupe de travail qui s’est penché sur le sujet de l’installation. C’est énorme. »
Pourquoi ? « Parce que ce parcours a été pensé à un moment où la transmission familiale était majoritaire. Les outils ne sont plus complètement adaptés aux nouveaux profils installés [non issus du milieu agricole, notamment]. Il est extrêmement difficile pour eux de se retrouver dans la pluralité des acteurs. Il y a vraiment besoin d’une porte d’entrée pour les aiguiller », juge Bertrand Coly.
Un référent en installation à la MSA
Et cette « porte d’entrée » pourrait être la MSA. En mal de reconnaissance, plutôt connue pour ses cotisations, elle est pourtant présente dans de nombreuses structures liées à l’installation, rappelle Isabelle Coué.
« On veut valoriser ce qui est déjà fait à la MSA et qui peut faciliter l’installation, en s’appuyant sur notre réseau d’élus présents sur les territoires. Ils seront formés et outillés pour devenir des référents en installation et pour orienter les nouveaux installés vers les bonnes structures », annonce-t-elle.
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Favoriser la transmission
L’accompagnement à la transmission, ou « l’angle mort » des politiques d’aide au renouvellement des générations, selon Bertrand Coly. Ce sujet avait fait l’objet de plusieurs propositions dans le rapport du CESE. L’incitation financière était notamment évoquée.
« Au-delà de la question économique, je crois qu’il y a un aspect psychologique très fort : il faut pouvoir laisser ses terres, représentant pour beaucoup un héritage de plusieurs générations, à quelqu’un qui va sûrement travailler différemment. Aujourd’hui, c’est plus simple de les céder à l’agrandissement, à quelqu’un qu’on connaît. Je pense que la MSA peut avoir un rôle à jouer là-dessus », ajoute-t-il.
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(1) Conseil économique, social et environnemental.
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